Et non, elle ne se sentait pas d’humeur aux sorties nocturnes, en pleine lune, allant braver les dangers de la forêt interdite. Chez les adultes, ça se fait moins paraît-il… Ce qui est sûr, c’est qu’à la sortie des cours, elle était directement allée dans le parc, profitant du soleil qui se couchait, de plus en plus tard ces temps-ci… Des cours, Hayleen n’en donnait pas encore. Elle avait été embauchée en cours de route, et bien que tous ses programmes soient près, elle attendait la présence de plus d’élèves pour commencer à dispenser l’Art de la métamorphose parmi les jeunes de Poudlard. Que faisait t’elle en attendant ? Elle finissait de peaufiner ses cours, attendant avec impatience le moment ou le jeu pourrait se mettre en route, pour elle tout du moins.
Mais oublions cela un instant, et regardons sa silhouette descendre agilement les marches glacées de l’imposante entrée, suivie par une robe de sorcier, volant en tous sens, emmenée par ce même vent glacial qui mordait la peau de la demoiselle. Ses yeux bleus balayèrent le parc, la lisière de la forêt, avant de s’arrêter sur le lac. Bonne idée. La surface était calme, douce et sans plis, mais elle n’était pas gelée. L’eau, en revanche, avait une chaleur très relative. Ses pas tracèrent des dessins dans l’herbe craquelante, tandis qu’elle se dirigeait vers l’objet de sa fascination. Fascination qu’elle avait toujours eue, et qui avait toujours été raisonnable, sans être altérée par les années. Arrivée à ses bords, elle s’assit, protégée par sa cape d’hivers, et contempla l’imperturbable masse bleue. Elle représentait bien sa maison, cette profondeur aux semblants si accessibles.
Ses pensées s’envolèrent, emportées par un coup de vent, tandis qu’un bruit léger se porta à ses oreilles, tel le battement d’ailes d’un papillon dans le silence du néant qui s’était fait en elle…